Transpac #1 – Panama/Galápagos 

Après de copieux avitaillements réalisés avec Fakamoea et Camille, notre nouvelle équipière pour la traversée: 210 cannettes de bière, 63 litres de vin, 10 litres de rhum local, 50 litres de lait, une cantine de pâtes, une cantine de conserves, etc… nous étions fin prêts pour attaquer la grosse traversée de notre périple.

Nous avons même été livrés en jambon à l’os, lardons, jambon braisé et emmenthal par le seul charcutier de toute l’Amérique latine, Pascal LE Corse de Panama. Un sacré personnage, content de partager un moment avec des compatriotes du continent, il ne s’est pas fait prier pour boire une bière et nous raconter ses multiples aventures (coordonnées en bas).

Jour J, le réveil sonne à 3h du mat pour déposer MM et Fakamoea au Taxi. Leur avion décolle à 7h mais American Airlines a eu la bonne idée de mixer les deux dossiers: le billet de Fakamoea ressort donc avec le nom et le passeport de MM et vice versa. « Léger » stress de dernière minute et surtout enregistrement en ligne impossible! …ce sera donc enregistrement à l’ancienne à l’aéroport mais avec aucune envie d’expérimenter le surbooking local en mode « bras cassés »… Un grand merci à Luis notre taxi panaméen ponctuel malgré l’heure improbable (coordonnées en bas). Au final, ce sera sans encombre – mais avec un petit pincement de cœur – que les filles s’envoleront vers Paris.

Dernier petit coup de jet sur le pont, dernier plein de gasoil pour affronter le poteau noir et décollage vers 9h30 du matin.

Qu’est-ce que le “pot au noir” ? Scientifiquement nous dirions que c’est « la convergence climatique entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud ». En effet, dans l’hémisphère nord, les vents dominants des dépressions tournent dans le sens inverse des aiguilles  d’une montre, dans l’hémisphère sud dans le sens des aiguilles d’une montre et à l’équateur plutôt que ne pas savoir dans quel sens tourner, le vent a décidé de disparaître. Du coup,  c’est pétole pendant 1, 2, parfois 10 jours comme nos voisins de bateau. Eole a été sympa avec nous, nous avons mis au moteur moins de 24 heures pour traverser cette zone.

Après le slalom autours des cargos sortant du Canal, nous voila embarqué pendant 24 heures dans un courant impressionnant nous permettant, le vent dans le dos, de faire en moyenne entre 8,5kn et 10,5kn en douceur et sans forcer avec un vent de 13kn.

Le “pot au noir” passé, le vent nous vient dans nez. Et là problème, le pilote auto n’arrive pas à tenir la trajectoire face au vent… le démon du golfe de Gascogne d’Amérique latine resurgit. En effet, 400 milles, vent de face, en tenant la barre 24h/24h, à quatre personnes c’est dur, mais à 2 c’est tout simplement impossible !!!

La houle est relativement calme, nous affalons les voiles et décidons de re-calibrer le pilote. Ohh miracle! Le pilote refonctionne, ouff… et cette fois-ci aucun pirate aux aguets…

Il est midi, le capitaine décide de faire la pâte pour une bonne pizza maison… « poisson, poisson » crit Camille et elle remonte une Bonite. Ça ne sera donc pas une pizza, mais une succulente salade de poisson cru. Billan de la pêche: 50%. 4 touches (dont un espadon 1,5 mètres qui nous a fait un baroud d’honneur avec 2 magnifiques sauts, notre leurre dans la bouche), 2 prises: une bonite et une dorade coryphène!

Malgré nos difficultés à toucher un vent de Sud, nous faisant faire quelques bords carrés/triangles contre le vent, nous arrivons à San Christobal le 7 mai au coucher du soleil après 7,5 jours de navigation.

Après avoir mouillé, le skippeur d’un lagoon 62 est gentillement venu nous voir pour nous avertir que les otaries avaient tendance à entrer dans les bateaux et à s’installer confortablement pendant la nuit sur les canapés. Fakamoea n’étant pas là et ne souhaitant pas se réveiller avec une otarie à ses côtés, le Capitaine a pris grand soin de barricader les jupes arrières du bateau.

Entre les douanes de Cuba, de la République Dominicaine et celle des Galápagos, il y a grosse compet’ de « casse bonbons ». Nous avions donc pris toutes les mesures qu’il convenait de prendre pour entrer dans ce cocon aseptisé. Nettoyage des coques la veille du départ, fumigation pour détruire toutes les bêtes nuisibles du bateau, mise en place de 4 poubelles pour trier les déchets (plastique, organique, carton et cannette) !!! Nettoyage de fond en comble du bateau, nous avons même été dans l’obligation de coller des étiquettes: « Interdiction de jeter les poubelles par dessus bord » en anglais dans le texte. Après avoir planqué ou mis dans le congélateur, les viandes, jambons, fromages, graines, etc., nos amis ont débarqué à douze et ils ont passé leur temps à se prendre en photo !!! Captain Faka a même du faire le photographe pour la représentante du ministère de la santé qui faisait semblant de consulter les deux énormes boites de médicaments. Ridicule!!! Ils n’ont pas daigné jeter un coup d’œil aux belles poubelles bien organisées. Ils n’ont pas ouvert un seul placard de nourriture, ni frigo, rien… c’est limite frustrant, mais bien content que cela se soit bien passé.

Nous avons profité de ces quelques jours de repos pour visiter l’île, voir les tortues géantes des Galapagos et visiter le volcan de l’île avec sa lagune. Camille « warrior » est montée au volcan à vélo (17km pour 750m de dénivelé), les hommes en taxi. Par solidarité, le Captain et Angel Geek ont fait la descente avec elle à vélo… et là que du bonheur !!!! 17km de descente avec quelques pauses pour ramasser des goyaves sur le bord de la route.

Le bateau est fin prêt, nous attendons notre pote Lolo pour le grand départ… Mais là ce sera une autre histoire….

Pascal notre charcutier Corse P&A Deli Frances

+507 6078-1945

Luis notre super chauffeur de Taxi

+507 6596-3707